« Nous n’avons plus connu une situation semblable depuis 1989, quand les Suédois, poussés par un changement de législation en interne qui leur permettait de sortir leurs couronnes du pays, investirent en masse à Bruxelles », commence Jean Corman par dire.
« Les biens à vendre trouvent très vite des acquéreurs, car ceux-ci sont très nombreux, et il y a chez ces derniers le sentiment bien présent de devoir se décider en un claquement de doigts sous peine de voir le bien leur filer sous le nez.
Beaucoup pensent même que s’ils ne se décident pas très vite, ils ne trouveront jamais chaussure à leur pied. »
Conséquence : des comportements parfois irrationnels et des prix qui flambent, particulièrement dans la capitale, avec des différences, souvent énormes, d’une commune à l’autre.
Face à cet afflux de demandes, combiné à une rareté de l’offre, beaucoup d’agents immobiliers ont dû changer leur fusil d’épaule en adoptant la « règle des 48 heures », une mesure totalement inédite dans le paysage immobilier belge.
« Pour réguler les visites, chaque client acheteur a 48 heures pour visiter le bien et remettre une offre », explique Jean Corman. « Une fois toutes les visites effectuées, on soumet les différentes offres au propriétaire qui les analyse et choisit son acheteur. Dans la grande majorité des cas, les offres sont supérieures au prix de départ. »
Une telle démarche ne plaît évidemment pas à l’acheteur débouté qui était prêt à mettre le prix demandé mais qui a été surpassé par un candidat plus offrant. Mais il ne plaît pas non plus au vendeur qui estime que son bien aurait pu être mieux évalué au départ, avec à la clé plus d’argent à récolter.
« Cette règle a été très mal vécue et il y a eu tout un travail d’éducation à faire », confesse le fondateur de Victoire. « Mais nous n’avions pas d’autre choix, car les acheteurs étaient trop nombreux et les biens à vendre, trop rares. »